Face à des anticipations de hausses de taux plus rapides et plus vigoureuses que prévues de la part des banques centrales, les taux des pays souverains se tendent depuis le début d’année, ainsi en Europe le 10 ans allemand est à +1,33% à la fin du semestre contre -0,18% en début d’année.
Ces tensions sont également visibles sur le marché des taux interbancaires. Même si le taux de dépôt est toujours à -0,50%, les opérateurs de marchés anticipent un ajustement des taux interbancaires face à ces futures hausses de taux. Prenons l’exemple de l’Euribor 3 mois qui cote en fin de semestre -0,195% contre -0,572% en début d’année, ou encore le Swap contre ESTER 1 an qui affiche +0,65% en fin de semestre contre -0,54% en fin d’année. Ce changement d’environnement affecte directement les fonds monétaires. En effet ceux-ci se retrouvent avec des espérances de rendements positives à la faveur de niveaux d’émissions qui se redressent sur le rythme des taux interbancaires.
Aussi les performances devraient s’en retrouver améliorées. Notons que les gérants monétaires doivent faire face à un risque d’arbitrage de la part des investisseurs, en effet la performance des fonds devra accompagner l’évolution du taux de dépôt, faute de quoi, les investisseurs se tourneront vers d’autres produits plus rémunérateurs.
Il reste toutefois à souligner que les fonds monétaires sont restés d’excellents véhicules défensifs dans ce contexte de remontée brutale des taux.
Rémi DURAN - Responsable de la gestion taux et performance absolue
Source Agefi - Article du 17 juin 2022