Depuis le début de l’année, les marchés chinois marquent un retard sensible vis-à-vis des marchés européens et américains. Un retard qui s’est accentué depuis le 24 février dernier et le début de l'invasion russe en Ukraine.
La Chine, en tant que deuxième puissance économique mondiale et partenaire stratégique de Moscou, joue d’un positionnent singulier sur la scène internationale. Elle dispose de réels avantages à aider la Russie, mais toute entorse trop marquée aux sanctions occidentales pourrait entrainer des mesures de rétorsions importantes.
C’est ce risque géopolitique qui aura alimenté les sorties massives enregistrées sur les marchés actions à Hong Kong depuis début mars.
Par ailleurs, la Chine possède des facteurs de risques considérables, à commencer par le secteur immobilier qui pèse 25% du PIB et dont le géant Evergrande a de nouveau suspendu sa cotation le 21 mars dernier.
La résurgence de l’épidémie de Covid, à laquelle le pouvoir central continue de répondre par une politique zéro-Covid, est très contraignante tant sur le plan économique que social.
Un contexte qui laisse sceptique quant à l’objectif de croissance de 5,5% en 2022 affiché par le gouvernement central.
Autant de raisons qui font que la Chine est encore traditionnellement associée à un fort niveau de risques pour les investisseurs internationaux.
Cette situation est révélatrice du fait que la Chine, bien que 2ème puissance économique mondiale, n’a pas encore une position financière à la hauteur de ses ambitions. A titre d’exemple, le Yuan n’est aujourd’hui que la 4ème devise utilisée pour les échanges internationaux. Malgré un volontarisme politique et la multiplication des initiatives, il semblerait que la Chine ait encore un long chemin avant de devenir une puissance financière en phase avec sa puissance économique.
L’internationalisation du yuan prend du temps - L'AGEFI
L’ensemble de ces éléments structurels et conjoncturels nous amène à considérer avec prudence les actions chinoises dans nos allocations et nos portefeuilles.
Camille HANNANE - Responsable Gestion sous Mandat
Source L'Agefi - article du 28-02-22