Ces dernières années ont connu des périodes bien mouvementées en raison de la crise sanitaire mais également du conflit Russo-Ukrainien principalement qui ont provoqué de la volatilité sur les marchés obligataires jusqu’ici inédite. De ce fait, il n’est pas étonnant que la plupart des investisseurs aient pu vouloir réallouer leurs portefeuilles en diminuant la poche obligataire pour se focaliser sur l’univers des actions dont les dividendes peuvent jouer un rôle essentiel dans leur rendement à long terme.
Toutefois, au vu d’une inflation mondiale toujours galopante et des incertitudes géopolitiques persistantes, il apparait que le thème d’une récession mondiale de longue durée est au cœur des préoccupations pour 2023, justifiant ainsi une certaine prudence à l’égard des actifs risqués tels que les actions.
Ces dernières semaines, les marchés ont nettement ajusté leurs anticipations d’inflation et de hausse des taux des banques centrales : plus précisément, c’est le marché des taux qui fait figure d’exemple quand celui des actions est plus difficile à appréhender, la résilience de l’économie étant favorable aux entreprises et à leur croissance bénéficiaire. Dans ce contexte, l’exemple le plus probant demeure le marché américain.
En effet pour la première fois depuis quelques années et avec la fin des politiques monétaires accommodantes survenues depuis l’été dernier, l’obligation du bon du trésor américain à 1 an offre désormais un rendement de 4,8 % environ qui est 3 fois plus élevé que le rendement des actions de l’indice de référence des gérants aux Etats-Unis, le S&P 500, qui rapporte quant à lui environ +1,7% sur 12 mois. Le constat n’est cependant pas similaire si l’on se place sur un horizon 5 ans où le rendement nominal d’une obligation du bon du trésor américain est de 3,40% environ en raison de l’inversion de la courbe américaine.
En d’autres termes, des actifs non risqués génèrent un rendement nettement supérieur à des actifs risqués sur un horizon de temps court.
Alexandre MONTFERME - Responsable de la gestion taux
Source La tribune - Article du 28 avril 2023