Le premier semestre 2022 signe une des pires performances depuis 50 ans avec le recul de 20.6% du S&P500, une baisse de 15,3% du Dow Jones et le Nasdaq100 en baisse de 29,5%. L’Eurostoxx a quant à lui abandonné 19,6%. Les obligations dites «investment grade» ont reculé de 11% depuis le début de l’année. Les marchés émergents se sont également repliés, alors que les crypto-monnaies ont fortement chuté.
Bref aucun segment de marché n’a été épargné.
De nombreux chocs sont venus perturber l’économie mondiale en cette première période de l’année à commencer par la fin annoncée des programmes d’injections de liquidité par les banques centrales, la guerre en Ukraine, le retour du covid en Chine entraînant de nouvelles perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.
Tout ceci n’a fait qu’exacerber une inflation, déjà en forte hausse, en faisant flamber les prix des matières premières énergétiques et agro-alimentaires qui de facto affichent les meilleures performances du premier semestre.
Face à une inflation plus durable qu’anticipée et des chiffres de l’emploi robustes, le ton des banques centrales s’est alors nettement durci en annonçant un resserrement monétaire plus agressif, surtout aux USA, privilégiant très clairement la stabilité des prix plutôt que la croissance.
Dans un tel contexte, les dégradations des perspectives de croissance ont grandi laissant redouter des craintes de récession, ce que la bourse a plutôt bien accueilli en fin de semestre (car moins de croissance implique moins d’inflation). Si le marché anticipe de plus en plus la probabilité d'une récession, celui-ci semble estimer qu'elle sera limitée et de courte durée.
La saison des résultats va démarrer mi-juillet aux Etats-Unis, et devrait apporter espérons plus de visibilité sur les bénéfices à venir des entreprises.
Les secteurs les plus à risque au regard du ralentissement macro et des craintes sur les pincements de marge sont le transport et loisirs, l’auto, les banques, les métaux & mines, secteurs sur lesquels nous sommes sous-pondérés.
En attendant le rebond des marchés la dernière semaine de juin nous rappelle la nécessité de rester investi en suivant un horizon de long terme. Il y a toujours des opportunités sur les marchés, quand on sait par exemple que les renouvelables vont doubler d’ici 5 ans les valeurs liées à ce secteur offrent de très belles opportunités (Palatine Planète).
Dans ce contexte, concernant les performances semestrielles des fonds PAM, après un mois de janvier meurtrier avec la violente rotation des valeurs de croissance au profit des values, on a assisté au fil de l’eau à un rattrapage surtout au T2 où toutes les valeurs ont baissé sauf les valeurs énergétiques qui sont les seules à avoir tiré leur épingle du jeu. Et le mois de juin en particulier a été satisfaisant pour nos fonds en valeur relative.
Marie-Pierre GUERN - Directrice de la gestion
Article du 30 juin 2022 des Echos
https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/le-semestre-ou-tout-a-bascule-sur-les-marches-1582633