Alors que les réservations au ski concernant les vacances d’hiver prochain (février 2023…) battent leur plein, bien des stations alpines de haute montagne à l’exemple de Les ménuires (3 Vallées) font état dès maintenant non seulement d’un taux de remplissage total ou presque mais également d’une augmentation de 40% relativement à l’année référence 2019. Augmentation des volumes permise par l’ouverture de capacités nouvelles et… hausse des prix expliquent ce nouveau record alors que la crise frappe les ménages mais également l’écosystème alpin.
Concernant les ménages, il faut se souvenir tout d’abord que les Britanniques représentent une part très importante de la fréquentation des stations. Ensuite la crise du pouvoir d’achat est générale à travers l’Europe. Enfin, à rebours des deux arguments précédents, de moins en moins de classes sociales sont concernées par les vacances au ski, cela explique assurément la montée en gamme de la dernière décennie, parallèlement à l’explosion des prix du foncier, loin de la démocratisation de ce loisir à la fin du siècle dernier. Donc qui va skier et pour combien de temps encore ?
Concernant l’écosystème, la crise énergétique frappe de plein fouet. L’explosion du prix de la ressource remet en cause non seulement l’enneigement artificiel mais également… l’essence même de la glisse : la remontée mécanique, laquelle comme son nom l’indique est électrique. Or (blanc…) la France possède le massif le plus étendu et l’industrie est pourvoyeuse de milliers d’emplois. L’équilibre est fragile et les profits d’aujourd’hui sont les investissements (massifs…) de demain. Des solutions sont envisagées à court terme pour un équilibre précaire : augmentation des forfaits, diminution de la vitesse des remontées, investissements abandonnées sous couvert là également de défi climatique. Combien de temps encore ira-t-on encore à la montagne pour skier ?
Deux sociétés sont directement impliquées concernant l’univers des petites et moyennes capitalisations françaises : Compagnie des Alpes (16,2 Ethifinance ; 2* Humpact) et Pierre et Vacances (16,4 Ethifinance ; 3* Humpact), l’opérateur et l’hébergeur. Bien évidemment, l’Etat français par ses satellites financiers est au capital de chacune d’entre elles alors que les fonds Palatine ont fait le choix depuis un certain temps d’observer simplement l’évolution des cours de ces sociétés.
"Comment les stations de ski cherchent à absorber les hausses de coûts"
Laurent PANCE - Spécialiste OPCVM France Midcap et Smallcap
Source Les Echos - article du 22 septembre 2022