Les différentes banques centrales sont plus que jamais scrutées en cette fin d’année. A l’aube des tant attendues réunions du 14 et 15 décembre prochain, il semblerait que le regain d’aversion pour le risque revienne sur le devant de la scène avec un risque de récession croissant prévu en 2023 entrainant la baisse des indices des taux souverains européens et américains, en témoigne notamment l’inversion de la courbe de taux américaine 10-2 ans toujours plus en territoire négatif.
En effet, avec les récentes déclarations du chef économiste de la BCE P. Lane, le ralentissement du rythme de resserrement monétaire semble être en ordre de marche.
Avec un marché de l’emploi américain toujours robuste, couplé à une productivité plus forte qu’anticipée et un secteur des services en croissance, la Fed devrait poursuivre ses hausses de taux plus longtemps que prévu. De l’autre côté de l’atlantique, le paysage est plus contrasté avec un ralentissement de l’activité qui se diffuse en zone euro avec un indice PMI composite qui se positionne sous les barres de 50 pour le cinquième mois consécutif. Toutefois, l’emploi a continué de progresser, bien que le taux de création d'emplois soit le plus faible depuis près de deux ans.
Il reste désormais à savoir si la BCE compte a priori poursuivre ses réinvestissements sur le PEPP (1.700 milliards d’encours) jusqu’à fin 2024 pour lutter contre le risque de fragmentation de la zone euro et ses scenarii de « Quantitative Tightening ». La réduction du bilan ne porterait donc en 2023 que sur l’APP, dont sa composante PSPP (Public Sector Asset Purchase Programme) de 2.585 milliards pour les dettes publiques.
Dans ce contexte, l’équipe de gestion préfère maintenir une stratégie d’investissement sur des maturités courtes dans l’ensemble pour se prémunir contre ses incertitudes.
L’absence d’inflation met les banquiers-centraux-sur-la-sellette
Alexandre MONTFERME - Responsable de la gestion taux
Source ZoneBourse - Article du 7 décembre 2022