Le premier trimestre 2024 a été un excellent trimestre pour l’ensemble des marchés. Si les actions ont poursuivi leur ascension entamée en octobre 2023, ce ne sont plus les mêmes valeurs qui semblent bénéficier de la hausse sur les derniers jours du trimestre. Le spectre semble s’élargir au profit de certains secteurs, styles de gestion, tailles de capitalisation et zones géographiques qui accusaient du retard jusque-là (Value vs Croissance, Small Caps vs Large Cap, zone Euro vs US).
Les nouveaux sommets touchés par les marchés ont été liés à la poursuite des bons résultats des entreprises et à l’anticipation de baisses de taux de la part des banques centrales. Aux Etats-Unis, les marchés s’attendent dorénavant à 3 baisses des taux par le FED. Il faut dire que l’activité économique et le marché du travail américains ont continué d'afficher une certaine vigueur, même si l'inflation a ralenti plus lentement.
Malgré tout, c’est l’Europe qui a le mieux performé sur la période alors que l’activité économique est moins bien orientée. La surperformance des marchés européens a été portée par les grandes valeurs de croissance du luxe et des technologies, et tout récemment par des valeurs liées à des secteurs plus cycliques comme les banques et assurances, le pétrole, l’automobile, l’industrie ou encore les médias.
Jusqu’à récemment, les marchés financiers avaient affiché un parcours spectaculaire en battant des records sous l’impulsion de quelques valeurs. Du côté américain, la surperformance des valeurs technologiques liées à l’intelligence artificielle, les fameuses « 7 magnifiques », laissant espérer des gains de productivité et donc plus de croissance, ont régné en maître sur Wall Street. Or cette surperformance a eu tendance à se tasser sur les derniers jours de mars.
De même côté européen, depuis le début de l’année, 67% de la performance de l’Euro Stoxx 50 ont été portés par 3 valeurs (ASML, LVMH, SAP). Or cette proportion est bien plus basse en fin de trimestre (43%).
Un début d’essoufflement des valeurs technologiques semble se profiler en faveur de valeurs value cycliques (financières, chimie, industrie, pétrole) aidées par des valorisations attractives. On voit même les Small et Mid caps qui sont à la traîne depuis 2 ans commencer à se réveiller également ou du moins arrêter de sous-performer.
Malgré tout, le contexte macroéconomique et monétaire mondial est toujours marqué par des politiques monétaires restrictives et des tensions géopolitiques. Il convient donc de rester sélectif dans le choix des valeurs. C’est pourquoi nous maintenons inchangé notre biais en faveur des valeurs de qualité qui profiteront de la baisse des taux et résisteront mieux en cas de coup dur sur les marchés.
Données arrêtées au 29/03/2024. Les chiffres cités ont trait aux années écoulées. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.
Marie-Pierre GUERN - Directrice de la gestion
source MorningStar Direct & Quantalys